Ça fait quelques temps maintenant que je me promène avec l’appareil photo au cou. Longues marches solitaires, pique-niques rêveurs, siestes au soleil rien que pour l’émerveillement de se réveiller devant un paysage fabuleux. Ou bien plantée devant une fleur pour regarder la vie autour. Rencontres au hasard du chemin, lumières changeantes. Fêtes, évènements, amitiés, regards.
Certains diront que les photos que l’on prend et que l’on expose parlent autant de nous que d’elles-mêmes.
Il y a des photos comme ça qui emportent, laissent vagabonder l’imaginaire ; d’autres qui choquent, celles qui parlent, celles qui hurlent, celles qui font sourire, et les innombrables photos à la mode où le photographe est le centre du monde.
Il y a les photos que l’on a peur de soumettre telles quelles au regard des autres, qui sont modifiées pour cadrer avec l’envie du moment d’illustres inconnus.
Personnellement, je me sens comme un passeur. Quelqu’un qui vous transporterait au moment où la photo est prise. Il n’y a pas que la photo, il y a tout le reste. Le décor, les panoramas, la lumière, les odeurs, les bruits, les mots, les sentiments.
Je me contente de m’arrêter (malgré les regards appuyés de mes compagnons de route), ou de m’asseoir, de prendre des positions parfois acrobatiques et qui me laissent d’heureux souvenirs courbaturés le lendemain, de regarder encore et encore et d’appuyer sur le bouton. Ou d’écouter les histoires. Maigre rôle, vous me direz. Et puis, comme je ne sais pas travailler les photos, elles restent brutes. C’est une sorte de défi à moi-même. Allez, parfois, je les recadre, et encore.
À travers les galeries, j’espère arriver à vous faire percevoir le monde tel que je le vois, tel que je le ressens, et partager avec vous tous ces moments. Bonnes promenades!