Cette semaine : estive
Je vous présente cette semaine une très vieille photo… (enfin, tout est relatif, mais en regardant l’année de la prise, 2011, je me dis que le temps passe tellement vite! J’avais juste 20 ans…)
Je me rappelle de ce moment comme si c’était hier, ça fait partie de ces souvenirs qu’on garde comme ça, quelque part en nous, qu’on ressort de temps en temps parce qu’à ce moment précis, on était bien.
Ce jour-là, à la ferme, « repos », pas de grosse tâche à faire, les écuries sont propres, la première coupe d’herbe est faite, le temps est moyen, Olivier nous suggère, avec Yana, d’aller vérifier à l’estive l’état de santé général des bovins et équidés de la ferme.
Une fois là-haut, mettre un peu de sel sur les pierres, faire le tour, vérifier si tout le monde va bien. La vie sauvage (ils sont quand même surveillés) sied aux bêtes, elles semblent pleinement heureuses de leur situation, l’herbe est comme il faut, bien verte, bien grasse.
La vue est magnifique, les myrtilles délicieuses (j’avais mis le nom de l’estive mais en fait, je ne vous dirai pas où aller chercher des myrtilles, je me garde le « secret »… la gourmandise gagne toujours, désolée.), je n’ai plus une seule myrtille en poche malgré la quantité ramassée, je suis rouge écarlate bien évidemment en arrivant, ce qui fait ricaner Yana.
Des petits meuglements se font entendre, à l’orée du bois. C’est presque pas des meuglement d’ailleurs, plutôt des petits couinements… Parmi les herbes, un veau juste né. Sa mère n’est pas avec lui, elle doit être plus haut avec le reste du troupeau, le petit a faim, il n’arrive même pas à se lever.
Yana le prend dans ses bras, nous remontons l’estive, le troupeau arrive, et il y a ce moment. Yana, le veau dans les bras qui continue de couiner, et puis le troupeau de vaches qui arrive, d’un bloc, la mère en tête. C’est une belle gasconne, jeune, c’est peut être son premier, elle ne sait pas trop quoi faire. Une fois qu’elle a vu le veau, elle meugle, elle appelle.
Yana pose doucement le veau, qui d’un coup a retrouvé toute son énergie, les retrouvailles sont tendres et joyeuses.
Nous restons quelques moments à regarder le troupeau, on finit tranquillement la tournée. J’ai des crampes aux mollets, les dents noires, les lèvres assorties, les poches vides on n’aura pas de confiture, je transpire dans mon kway orange fluo. C’était chouette.
⊕ infos : FUJIFILM FinePix S2950