La nuit me réconforte, il y a comme une sorte de chaleur à s’effacer du jour, à se laisser sombrer dans la fatigue et à s’autoriser enfin à déposer ses peines, ses peurs, et à laisser tranquillement flotter ses joies dans l’ombre qui grandit.
Une lumière puis une autre s’allume sur les montagnes, ça fait comme une constellation orangée-jaune dans sur les reliefs, une étoile joue à cache-cache avec les nuages et le bleu se teinte en plein de nuances, c’est sublime et ça ne dure pas, c’est un spectacle juste pour que nos yeux se rappellent de la beauté des choses, même dans les larmes même entre les sourires. Je n’ai pas pris mon appareil, par timidité peut-être et je le regrette. Il va pleuvoir et il fait doux, j’essaye de contempler le sens de ma vie à défaut d’y comprendre quelque chose. Demain j’irai faire un petit tour du côté de chez Mamé et Papé juste parce que ma famille me manque et que de passer le Portet d’Aspet, rouler avec mes souvenirs d’enfant jusqu’à la place avec la fontaine ; j’irai m’arrêter un peu plus longtemps que recommandé au stop devant la maison aux volets bleus avec son palmier plantés au milieu de la route, pas très feng-shui d’ailleurs cet aménagement, mais ça me fait du bien, ça me fait me dire qu’il y a une raison à toutes ces choses qui m’arrivent même si honnêtement, je n’y comprends vraiment pas grand chose au final. Alors je glisse mes pas dans la nuit, c’était une journée intense, je me dis que je ne suis vraiment pas fière de moi parfois mais que c’est aussi ça la vie, essayer, se tromper, recommencer, encore, encore, encore. Accepter qu’on est comme on est, Gui dit ça comme ça, des Êtres Uniques et Magnifiques. Je suis pas très fière de moi ce soir malgré tout, niveau unique ça d’accord mais magnifique là je crois qu’on y est pas vraiment-vraiment, mais je pense que l’important c’est de continuer à vouloir bien faire et à avancer. Mes pieds tâtonnent le sol, je ferme les yeux pour marcher, le chemin me connaît et je me dis qu’il faut que je me fasse confiance.
Je finis par allumer ma frontale quelques mètres avant la route. Les petits yeux brillants de mes chiens balisent la route de retour, le ronronnement impatient de mes petites chattes faussement réellement affamées me rappelle à l’ordre, ils sont ma maison à poils, c’est très beau comme ça.
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