La dernière fois c’était déjà il y a quelque temps, c’était il y a presque 4 saisons entières, le temps passe très vite parfois. Les vidéos ont été pour la majorité englouties dans les méandres d’un plantage de disque dur, si vous voulez savoir ce qui est pour moi le plus difficile quand on est photographe, c’est de perdre ses photos. La faute à n’avoir pas assez d’espace de stockage pour faire des copies, des copies, des copies comme tout le monde le dit, pas de sous pour acheter du stockage, bref.
La deuxième chose la plus difficile, c’est d’avoir quand même des souvenirs très précis des photos qu’on a faites.
La dernière fois, comme à ce moment précis où j’écris, il a fait un temps collection printemps-hiver pyrénéen magistral, c’est-à-dire, beau, grêle, nuage, pluie, grêle (encore), à ne plus savoir où cacher les rares morceaux de peaux qui dépassent encore des doudounes kway et à se dire, fataliste, que de toute façon, trempée pour être trempée, restons stoïque et grelottante jusqu’à arriver à la cabane, gardons un semblant de panache sous la flotte, photographions C’est beau quand même, froid, hostile, mais beau ; desellons nos montures réjouissons-nous ensuite de pouvoir encore bouger les doigts.
Photographe à cheval en montagne, ça se gagne. Voilà. Il y a des moments comme ça suspendus, il y a des photos que j’aime encore plus que les autres, même si là, le cheval Camargue d’Emmanuelle n’est pas tout à fait à son avantage.
L’ambiance était assez lunaire, faut bien avouer, la brume accrochée à la roche n’enlève rien au côté mystique de la chose, on tire un fil dans le brouillard et on file à la cabane (la plus belle de toutes les Baronnies, jusqu’à présent). Si vous vous demandez laquelle c’est, allez donc ici voir chez Tifenn, je suis une tombe en ce qui concerne les endroits magnifiques. Enfin, ça dépend. Il y a un côté privilégié de connaître les petites cabanes. Et un côté encore plus privilégié quand le feu réchauffe la pièce sans nous asphyxier à moitié, sans refouler, et qu’en plus, le repas est incroyable et le dessert…
Parlons-en de ce dessert parce que là sous ma flotte ariégeoise, j’y pense encore. Tifenn nous avait fait un chocolat-cardamome-plaquette de beurre genre mi-cuit dont elle a le secret à se damner. Est-ce que c’est parce qu’il faisait froid que le gâteau était incroyable ? Oui, certainement, mais pas seulement. Voilà l’état de béatitude dans lequel il m’a mis :
Qu’est-ce qu’on a ri !
Comme on est à la montagne et que bien sûr, le temps tourne aussi vite qu’une girouette un jour de vents, les nuages ont fini par nous laisser un peu de paysage à contempler, c’était plein de majesté.
Après une nuit ressourçante bien méritée, ma petite Gotcha vient me chercher joyeusement au réveil, soleil levant luisant sur son poil, et là, là c’est une cascade de ces moments immortels, parce que l’affection d’un cheval c’est quelque chose qui vous inonde de joie, parce qu’au petit jour les montagnes se sont levées sous les nuages,
Merci à Tifenn et à Gandalha pour l’invitation !