J’ai envie de vous offrir des photos, voilà.
Prenez-en une ou prenez-les toutes, offrez-les-vous et ou offrez-les, c’est comme vous voulez. J’en mettrai d’autres certainement de temps en temps.
Quand je fais ce genre de photo il n’y a plus que du vide.
Rien d’angoissant, bien au contraire.
J’aime cet état dans lequel je plonge. Il n’y a plus rien qui puisse me distraire ou plus me satisfaire que la contemplation de la beauté banale. Banal, c’est très moche comme mot. Ordinaire je devrais dire ? La beauté n’a pourtant rien d’ordinaire. Elle est partout. C’est sans doute ce qui la rend extraordinaire, finalement. Ces photos que je fais depuis quelques temps, ça me rappelle les années où je calligraphiais, assise par terre sur la moquette de ma chambre.
Préparer l’encre, tremper la plume ou le pinceau en bambou, et surtout bien respirer avant de commencer à dessiner pour ne pas trembler, lier et délier les traits, jouer avec les teintes et la quantité d’encre qu’il reste pour finir le dessin. Se laisser entraîner doucement dans le monde qu’on fait naître, collection hétéroclite de souvenirs embués et de vagues projets un peu flous, sans rien penser d’autre que l’encre qui sèche et qu’on regarde abreuver tranquillement les fibres du papier.
Imprégnez-vous de ces photos.
Imprimez-les si vous pouvez, à la taille qui vous plait.
Quand vous passez devant, regardez-les, laissez-les vous envelopper, choisissez une couleur ou deux, ajoutez-y toute l’infinité des nuances que vous voudrez.
Peut-être, fermez un peu les yeux et goûtez sur votre langue l’eau salée ou l’eau chargée en minéraux.
Touchez les nuages et leur texture. Baladez les pulpes de vos doigts le long des crêtes, laissez vos doigts être fripés en sortant de l’eau, avant de faire ce petit geste du poignet pour vous débarrasser des gouttes qui y seraient encore agrippées.
Et surtout, autorisez-vous à voir tout ce que vous ne voyez pas dans ces images, nos yeux ont trop souvent tort vous savez, regardez au-delà les lignes et loin après les horizons, voyez sans voir.
Peu importe ce que vous perdez, peu importe ce que vous avez ; rêvez, rêvez grand, n’oubliez jamais de rêver un peu tous les jours.