Je rentre d’un week-end ultra cheval et je n’ai pas su faire autrement que de m’arrêter à la foire voir les vaches. Un vieux me regarde lorgner sur la rangée de culs alignés nettoyés pour l’occasion et me dit Là y’en a bien pour quelques jours de viande hein, devant une limousine de 600kg.
Respaud, un ami éleveur (sur la photo) rigole à moitié en en regardant passer les acheteurs et il me glisse Il est venu trop tard celui-ci, regarde. L’autre lui lance un regard long, Respaud hoche à peine la tête et l’autre lui fait Bon tant pis ! Oui caliá venir mai d’ora tant pis pour toi t’as traîné, Respaud sourit, Il s’est manqué la vente lui, il est arrivé trop tard ! L’autre lui fait quand même un pouce vers le ciel, Beau travail, et voilà, les autres acheteurs autour qui guettaient eux aussi mais attention sans avoir trop l’air hein, repartent inspecter d’un air détaché les autres bêtes.
Je me régale de ces ambiances. J’adore ces moments de vente pendant les foires. Faut s’accrocher pour suivre hein ! Entre les négoces par regards interposés et signaux imperceptibles en plusieurs épisodes à moitié marmonnés dans des occitans souvent édentés saveur ultra locale et en anciens (anciens) francs parfois, je m’y régale autant qu’en mangeant du millas (j’adore vraiment le millas).