Au sommet du Maubermé, allongée sur une fine couche d’air et enveloppé de mon duvet, je me laisse balanbercer* par le vent qui fait tanguer la voûte d’étoiles au-dessus de mes yeux et danser les nuages amassés en mer à perte de vue. Je souris sous les plumes. Je suis bien.
Il fait une nuit magnifique, à songes éveillés. Je ne dors pas et c’est très doux. Loin là-bas, quelque chose de lumineux vient du tréfonds des abysses, sous les nuages. Ça dessine un horizon. Je pense à mes plus heureux souvenirs et j’ajoute avec une joie tout ce qu’il y a de plus légère celui-ci à ma collection.
*balanbercer, léger balancement doux comme le chant d’une berceuse, un peu comme une balançoire dans les airs, un peu comme sous mon aile quand je vole dans une mer d’huile le soir.