Cette semaine : les étoiles du 14 juillet.
— Cette année, on brise les traditions. Pour le 14 juillet, pas de feux d’artifices… Non pas qu’on ait pas essayé, on a voulu tenter un point de vue (que je garde bien entendu secret) pour en voir plusieurs à la fois (un c’est surfait).Ça me rappelle ces retours en voiture les soirs de 14 juillet, où le long de la route on en voyait plusieurs, ça a un certain avantage.
Je voyais déjà la photo, la plaine en face de nous s’illuminant de rouge, de vert, de bleu… Rien.
Rien, ou plutôt, on a bien vu des lumières vives éclairer les cîmes des arbres et le haut des collines au loin. J’avais tout prévu, le trépied, fait les réglages avant. Faute de feux d’artifice, on a assisté au spectacle des étoiles filantes (au moins 10!) et la voûte céleste. Certes, c’est tous les soirs quand il n’y a pas de nuages, mais le 14 juillet, c’est du luxe.
Quel plaisir de voir la nuit envelopper le ciel, les étoiles s’allumer les unes après les autres… La fraîcheur de la nuit après la moiteur de la journée. Sans trop de pollution lumineuse – même si on ne peut pas vraiment échapper aux lumières de Toulouse et des grandes villes autour.
C’est presque assourdissant, tous ces milliers d’étoiles, qui ont quasi toutes un nom. Je me demande comment les initiés les reconnaissent, il paraît qu’il faut un repère et puis compter. Je me dis que finalement, c’est comme les bergers avec leur troupeau, chevaux vaches rennes ou brebis de la même race, dans la masse, pour moi c’est tous les mêmes.
Sous les étoiles, je pense à tous ces hommes avant nous qui savaient décrypter les choses, à l’immense intelligence des savants. J’admire ceux qui ont commencé à comprendre le système solaire, les galaxies, à partir d’observations du ciel. J’avoue qu’avec toutes les innovations, j’ai du mal à avoir la même admiration pour les savants de notre époque. Il y a quelque chose en plus qui me fascine dans le fait de passer en premier, de dégrossir, de pousser l’ingénierie « simple » à une exploitation poussée, et pourtant, d’aller au fond des choses. Devant le télescope de Galilée, à Florence, je me suis sentie d’un autre monde.
Je comprends, sous l’immensité de la voûte céleste, le mystique, les prédictions, les rites pour rendre hommage à on ne sait trop qui, le sens qu’on a besoin de donner aux choses.
PS : Soyez indulgents pour l’edit, j’ai voulu ne pas trop tirer sur les couleurs, et essayer de garder le plus possible le ciel d’hier soir. Je n’aime pas trop quand sur des photos de nuit, le ciel est bleu pâle tirant sur le jaune, même si ça permet de voir encore plus d’étoiles… Question de choix. De manière globale, quand j’édite, je garde le plus possible les ambiances, je préfère travailler au moment de faire la photo plutôt que de repasser après.
D’ailleurs, sur le site, la plupart des images présentées sont brutes de capteur. Les « haïkus » ne sont pas du tout édités.
PPS : On voit quand même une étoile filante dans la Voie Lactée !
⊕ infos : Sony A7ii + FE 24-240, 24mm, ƒ/8, map ∞, ISO 200, 25s