La peur n’a pas de couleur
Juste avant, il faisait un peu brumeux, depuis le lever du soleil. Presque trop doux pour un matin d’automne. Je suis partie un peu au hasard, décidant de ne rien décider de l’itinéraire ; sans doute ça serait le même que d’habitude, mais on ne sait jamais, si en chemin une autre envie arrivait.
Marcher au hasard.
À la table d’orientation, la brume est dissipée. La lumière change brusquement. Derrière moi, un nuage bas, immense, comme une vague déferlerait. Je l’avais vu arriver depuis les plaines de Toulouse. Mais il arrive. D’un coup, comme ça. Le vent se lève, et je suis happée. Il fait froid. J’appelle mon chien, il s’assied à côté de moi. On reste comme ça, entourés de nuage. Parfois, j’aime ça.
Cette fois c’est différent. C’est angoissant c’est le miroir exact de mon âme. Ça arrive d’un coup, ce qui était doré devient gris, le ton change et le froid nous possède.
Le nuage passe, le vent le pousse. Il fait gris, le froid reste.
infos : Sony A7ii + FE24-240, 160mm, f/6,3, ISO 100, 1/1250s.